Bande dessinée et littérature

(Textes et images au service d'un récit)

Sur les traces de la Bête du Gévaudan

Au sein de notre département, nul ne peut ignorer cet épisode sombre que fut celui de la « Bête du Gévaudan ». Il a ici tant marqué les esprits que, de génération en génération, il s'est transmis, oscillant entre histoire, légende et mythologie. Il compte désormais comme partie intégrante de notre patrimoine local. Aujourd'hui encore, alimentée sans cesse par des écrits, représentations graphiques et autres productions cinématographiques, cette histoire continue de nourrir les angoisses et fantasmes de nos contemporains. Rares sont désormais ceux qui autour de cette « affaire » ne détiennent un avis quant à l'origine de ce monstre, une version quant à sa destinée funeste.

La fabrication du monstre :

Cette thématique du « monstre », au programme de français de la classe de 6ème, semblait dès lors toute indiquée aux enseignants pour engager les élèves de 6e et de 5e sur ces indélébiles traces. Accompagnés de l’intervenant Christophe Chaumette, scénariste d'une bande dessinée actuellement en cours de réalisation, et dès lors fort bien renseigné sur le sujet, des ateliers de créations littéraires et graphiques ont été programmés au sein du collège Odilon Barrot de Villefort entre mai et juin 2022. Programmés chaque vendredi, les élèves ont ainsi découvert et revisité cette histoire de la Bête, au travers d'écrits et diverses autres sources de représentations.

Une exposition, préparée par Mr. Chaumette à partir de documents d'archives, productions littéraires et représentations graphiques, a permis aux élèves de 6ème d'en dresser le « portrait-robot. » Il a paru d’emblée évident que les textes et les images - au demeurant, les lettres et les arts plastiques - constituaient deux angles d'approches à la fois riches et indissociables pour amener les élèves au plus près de la Bête afin d'en réaliser une représentation toute personnelle.

Ainsi, les élèves de 6eme sont parvenus à « dresser » le portrait-robot de la bête à partir d'un texte descriptif très détaillé. Une réalisation graphique toute personnelle voit ainsi émerger une multitude de portraits réalistes pour certains, fantasmagoriques pour d'autres. L'intérêt de cette séquence fut d'observer la mutation progressive d'un texte en image.

Quant aux élèves de 5ème, dont la bande dessinée est au programme des arts plastiques, le récit en images de la dite « première attaque » fut au cœur de leur préoccupation : L’attaque de la fillette Jeanne Boulet, première victime déclarée de la Bête du Gévaudan, à proximité de la ville de Langogne, fit donc l'objet d'une scénarisation. Le passage progressif et méthodique d'un texte littéraire en story-board - c'est à dire son interprétation en séquences, plans et images - a permis aux élèves de comprendre et expérimenter les mécanismes d'élaboration d'une bande dessinée. Ainsi fut réalisé en texte et images, du prologue à son épilogue, cet épisode emblématique du 30juin 1764.

Les productions des élèves seront présentées et partagées sous la forme d’une exposition dans le hall du collège à la mi-juin.

Les enseignants

G. Simonet et L. Guardiola